Dans un geste crucial, OPEP+, responsables de plus de 40 % de l’approvisionnement mondial en pétrole, ont convenu de réductions volontaires substantielles de leur production au début l’année prochaine. La décision, motivée par l’engagement de l’Arabie saoudite à maintenir sa réduction d’un million de barils par jour (b/j), a été prise jeudi lors d’une réunion virtuelle axée sur la production pétrolière de 2024. Ce nouvel accord, selon des sources OPEP+, entraînera des réductions globales approchant les 2 millions de b/j. Ces réductions incluent la diminution volontaire en cours de l’Arabie Saoudite, ainsi que la réduction de 500 000 b/j récemment annoncée par la Russie. D’autres États membres devraient également contribuer, l’Algérie confirmant une réduction de 50 000 b/j.
Ce consensus fait suite à des mesures précédentes dans le cadre desquelles l’OPEP+ avait déjà mis en œuvre des réductions d’environ 5 millions de b/j, une stratégie visant à stabiliser le marché et à soutenir les prix du pétrole. Toutefois, les perspectives économiques mondiales actuelles et la possibilité d’un excédent en 2024 ont motivé cette dernière série de réductions. Malgré ces efforts, les prix du pétrole ont connu un repli après une première hausse de plus de 1% en début de séance. Les contrats à terme de février sur le brut Brent de référence ont chuté de 3 %, tombant en dessous de 81 $ le baril. Cette baisse s’est produite alors même que le contrat du premier mois de janvier est sur le point d’expirer.
La toile de fond de ces discussions comprend une prévision de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) prévoyant un ralentissement de la croissance de la demande pour 2024. Ceci est attribué à l’impact décroissant de la reprise économique pandémique, associé aux progrès de l’efficacité énergétique, à la croissance des flottes de véhicules électriques et à d’autres facteurs structurels. Néanmoins, parvenir à cet accord n’a pas été sans difficultés. La réunion, initialement prévue le 26 novembre, a été reportée en raison de désaccords, notamment sur les quotas de production des producteurs africains. La finalisation de ces réductions coïncide avec l’ouverture du sommet climatique COP28 des Nations Unies aux Émirats arabes unis, qui met en lumière l’interaction complexe entre la politique énergétique et les enjeux mondiaux. engagements climatiques.