Une révélation surprenante est apparue ce vendredi lorsque le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a annoncé qu’en l’espace de six ans seulement, des catastrophes provoquées par les conditions météorologiques avaient entraîné le déplacement d’un nombre colossal de 43,1 millions d’enfants dans 44 pays. Pour mettre en perspective l’ampleur de cette crise, cela représente un chiffre stupéfiant de 20 000 enfants déracinés chaque jour.
Contenu dans l’étude Enfants déplacés dans un climat en évolution, le rapport de l’UNICEF est la première analyse mondiale examinant les déplacements d’enfants dus aux inondations, aux tempêtes, aux sécheresses et aux incendies de forêt. Les données ne se limitent pas à fournir une rétrospective; il met également en lumière les tendances potentielles en matière de déplacement pour les trois décennies à venir.
La directrice générale de l’UNICEF, Catherine Russell, a souligné sans détour la gravité du problème. «Imaginez l’horreur à laquelle un enfant est confronté lorsque des catastrophes telles que des incendies de forêt ou des inondations détruisent sa maison. L’épreuve ne se termine pas seulement avec l’événement; les conséquences sont souvent marquées par l’incertitude quant au retour chez soi, à la poursuite des études ou à une nouvelle évacuation. Alors que le changement climatique continue de se déchaîner, ces cas ne feront que proliférer», a déclaré Russell.
Le rapport identifie la Chine et les Philippines comme les pays les plus touchés en termes de nombre, en raison de leur importante population d’enfants, de leur vulnérabilité aux conditions météorologiques extrêmes et de leurs systèmes efficaces d’alerte précoce et d’évacuation. Cependant, lorsque l’on analyse le ratio de déplacement par rapport à la population enfantine, les nations insulaires comme la Dominique et Vanuatu apparaissent comme les plus touchées par les conditions météorologiques extrêmes. Sur le continent africain, la Somalie et le Soudan du Sud ont particulièrement souffert des déplacements provoqués par les inondations.
La situation d’Haïti est doublement préoccupante. En plus d’être un point chaud pour les déplacements d’enfants provoqués par des catastrophes, le pays est aux prises avec la violence et la pauvreté. De même, au Mozambique, le plus gros des aléas climatiques touche principalement les plus pauvres du pays. Une analyse des données 2016-2021 révèle qu’une écrasante majorité de 95 % (40,9 millions) de ces déplacements étaient dus à des inondations et à des tempêtes. De meilleurs rapports et des évacuations stratégiques pourraient expliquer ces chiffres élevés. Pendant ce temps, les sécheresses ont provoqué le déplacement interne de plus de 1,3 million d’enfants et les incendies de forêt en ont causé 810 000, notamment dans des pays comme le Canada, Israël et les États-Unis.
Alors que le monde attend la conférence sur le climat COP28 en novembre, l’appel à l’action de l’UNICEF est clair : les gouvernements, les entreprises et les parties prenantes doivent donner la priorité aux enfants et les protéger des conséquences désastreuses du changement climatique. Faisant écho à ce sentiment, Russell a fait remarquer: « Nous possédons les moyens et la perspicacité nécessaires pour contrer cette crise naissante pour nos enfants. Pourtant, notre réponse reste lente. Il est impératif d’amplifier les efforts de préparation des communautés, de protéger les enfants sujets au déplacement et d’aider ceux déjà déplacés.