Le Nigeria est désormais le premier pays africain à lancer une monnaie numérique – l’eNaira – une initiative qui, selon ses dirigeants, permettra de favoriser l’accès aux services bancaires, d’augmenter les envois de fonds et même de développer l’économie de plusieurs milliards de dollars. Selon les autorités, l’e-Naira leur permettra de mieux superviser les transactions, de lutter contre le commerce clandestin de la monnaie-papier, de se prémunir contre la dévaluation et de faire baisser l’inflation.
Le gouvernement s’attend à ce que l’e-Naira contribue à l’amélioration de la réserve de valeur pour le Nigeria, qui est actuellement affaibli, ainsi qu’à la promotion de l’inclusion financière pour des millions de citoyens. Le président Muhammadu Buhari a souligné que la monnaie numérique et la technologie blockchain qu’elle emploie pouvaient favoriser la croissance économique et accroître le PIB de la plus grande économie d’Afrique de 29 milliards de dollars américains au cours des dix prochaines années.
Cependant, les observateurs redoutent que la monnaie numérique de la banque centrale du Nigeria ne favorise l’accroissement du contrôle des banques centrales, en servant aux régulateurs comme outil de surveillance des empreintes financières des particuliers. En juin 2020, la CBN a annoncé que sa monnaie numérique serait introduite d’ici la fin de l’année 2021. Cette annonce est survenue quelques mois après avoir banni les institutions financières de toute transaction liée aux crypto-monnaies dans le pays, affirmant que la monnaie numérique est employée pour le blanchiment d’argent et le terrorisme.