Dans un contexte de développement économique inquiétant, la livre turque a atteint un niveau sans précédent par rapport au dollar américain, avec un taux de change atteignant 30,005 pour un dollar. Il s’agit d’une étape importante puisque la lire franchit pour la première fois le seuil des 30 unités par rapport à la devise américaine. Au cours de l’année écoulée, la lire a connu une baisse stupéfiante de 37 % par rapport au dollar, une situation exacerbée par la lutte continue de la Turquie contre une inflation à deux chiffres.
Malgré les tentatives des décideurs monétaires pour lutter contre ce phénomène en augmentant les taux d’intérêt, la valeur de la monnaie continue de se détériorer. En décembre, la Turquie a signalé un taux d’inflation annuel alarmant de 64,8 %, une légère augmentation par rapport aux 62 % de novembre mais toujours inférieur au pic de 85,5 % d’octobre 2022. Cette crise inflationniste reflète des années de controverses. politiques monétaires, dans lesquelles le gouvernement a résisté à l’augmentation des taux d’intérêt malgré l’escalade de l’inflation, une position défendue par le Président Recep Tayyip Erdogan.
La dépréciation de la lire coïncide avec la participation des plus hauts responsables financiers turcs à un événement axé sur l’investissement au J.P. Siège social de Morgan à Wall Street, à New York. Cette « Journée des investisseurs » comprend des présentations et des discussions sur la politique monétaire et les stratégies des marchés financiers de la Turquie, avec des personnalités clés telles que le nouveau gouverneur de la Banque centrale Hafize Gaye Erkan et le ministère des Finances. Ministre Mehmet Simsek.
La dévaluation continue de la lire a eu de profondes implications sur l’économie turque, notamment en augmentant les coûts d’importation et la dette extérieure, tout en érodant considérablement le pouvoir d’achat de ses citoyens. En réponse à ces défis, une nouvelle équipe financière a été nommée en juin 2023, amorçant un changement radical de politique. La banque centrale, sous la direction d’Erkan, a considérablement augmenté le taux d’intérêt de référence de 8,5 % à 42,5 % dans le but de stabiliser la monnaie et de freiner l’inflation.